mercredi 10 décembre 2008

« Boucs émissaires »

En ces temps difficiles où l’irrationnalité envahit notre quotidien, je suis heureux de constater que quelques personnalités éclairées puissent encore nous faire part de leurs analyses. Cela a récemment été le cas à travers deux éditoriaux publiés dans des supports sérieux et par d’éminents spécialistes économiques. L’un a été publié cette semaine dans le magazine Enjeux Les Echos par Patrick Artus justement sous le titre « Boucs émissaires ». L’autre a été écrit par Laurent Faibis, Président du groupe Xerfi dans son point de vue de novembre 2008. Ces deux papiers ont pour point commun de remettre quelque peu en perspective et en question, l’actuelle pensée unique qui consiste à désigner comme unique responsable de la crise actuelle les banques d’investissements. Chacun à sa manière cherche à comprendre les réelles causes des dysfonctionnemenst actuels. Pour Patrick Artus, la vraie cause de la crise est plutôt à chercher du côté de « l’excès de liquidité mondiale ». Les normes comptables (mark to market) et prudentielles ayant amplifié les mouvements de marché. L’analyse de la solvabilité des emprunteurs américains est également montrée du doigt. Pour Laurent Faibis, « les racines de la récession sont bien dans l’économie réelle ». La crise financière « n’étant que le révélateur de la chute du business model des pays avancés, celui de l’endettement massif et de la création de valeur spécultaive ». Au final chacun dénonce un enrichissement à crédit excessif des pays occidentaux et notamment des Etats-Unis. « Seule une politique monétaire mondiale coordonnée, ainsi que des règlementations contra-cycliques », pourraient aujourd’hui nous faire éviter le retour de nouvelles crises. A ce que je sache, les politiques monétaires et les réglementations économiques et financières ne relèvent pas à ce jour de la responsabilité des banques. A méditer…